vendredi 1 juillet 2011

Une nouvelle Tata


Hier était une journée un peu spéciale. Explications à suivre :

Tout à commencé comme n’importe qu’elle journée de boulot à Panipat, tout c’est déroulé comme n’importe qu’elle journée de boulot à Panipat et j’allais rentrer chez moi comme journée n’importe qu’elle journée de boulot à Panipat. La Tata Sumo, petit 4*4 trafiqué (authentique, ne pas rigoler s’il vous plait), qui fait le covoiturage des employés avait même déjà commencé le chemin du retour sauf que…

Sauf que après quatre minutes de route, on a vu arriver en face de nous, un véhicule qui a généré une excitation folle auprès de mes autres collègues covoiturés! Le chauffeur pile, celui dans la voiture d’en face fait de même, et tout le monde sort de la Tata Sumo pour aller voir l’autre voiture, une autre Tata bien sur, mais un mini van. Je me renseigne rapidement pour essayer de comprendre les raisons de cette frénésie soudaine : Il s’agit d’un nouveau véhicule de covoiturage qui va remplacer une des trois Tata Sumo. Tout le monde monte donc dans le mini van, s’installe confortablement, touche à tous les boutons, s’amuse avec les sièges inclinables. La totale, un peu comme les gamins à Noël! Tout le monde se marre bien quoi. Après ça, tout le monde embarque dans l’avion, et hop retour à l’usine!

J’ai donc eu le privilège d’assister à une bien étrange cérémonie : Le baptême de la nouvelle voiture. Et c’est un véritable cérémonial!

La voiture est tout à fait normale, neuve et donc comme 90% des voitures neuves en Inde, elle donne l’impression d’avoir déjà roulé plus de 2000 kilomètres. Il y a des rayures un peu partout sur la carrosserie, et l’intérieur est déjà un désert de poussière à lui tout seul. Heureusement les fauteuils sont intacts car emballés dans d’immenses bâches en plastiques, qui resteront d’ailleurs sur ledit fauteuil pour de nombreuses années!

Mais voici que la cérémonie commence, après plusieurs minutes de prières dans le petit temple de l’entreprise, le  chef de l’usine ainsi que le conducteur reviennent avec plusieurs objets pleins les mains. Le chef commence par mélanger de la poudre de couleur orange avec de l’eau. Un fois que le mélange est suffisamment coloré, il se déchausse et se dirige vers le capot de la voiture pour y dessiner un swastika. En France on parlerait plus facilement de croix gammée inversée, mais historiquement, c’est quand même le swastika qui a été repris pour des fins bien moins glorieuses que le rôle de protection qu’il occupe dans la  société hindoue. Le symbole est d’ailleurs archi présent partout dans la culture hindoue, et je le croise plusieurs fois dans mon quotidien. Cela fait toujours un peu étrange au regard d’un européen. Je me souviens encore mon premier jour ici, quand le chef de l’usine m’a accueilli dans son bureau, un énorme swastika derrière lui sur le mur!


 

Après le swastika sur le capot, c’est au tour du volant, du tableau de bord, des trois pédales puis des poignées de portières d’être honorées d’un point ou trait de couleur. Enfin, chaque fauteuil (ou plutôt la bâche en plastique qui le recouvre) est lui aussi marqué de la sorte afin de protéger tous les passagers. (Par effet retour de force, les prochains à s’assoire l’auront sur la chemise aussi tiens!)

Une fois cette première bénédiction achevée, on brûle de l’encens. D’abord en bâton, avec lequel l’un des employés fait le tour du véhicule, ensuite, on brûle des petits cônes d’encens. Chaque employé s’approche, « attrape » puis dirige la fumée d’encens vers soi pour y attirer je ne sais quel esprit Puis c’est au tour de la voiture elle-même de s’approprier l’encens. On pose donc les cônes enflammés par terre, puis on démarre la voiture pour rapprocher celle-ci de la fumée au plus près du moteur.

Après un autre baptême avec de l’eau cette fois-ci, la poudre colorée fait son retour, de couleur rouge cette fois-ci, et après en avoir apposé un point au milieu de la swastika, c’est au tour de chaque employé de recevoir sa tilak ou tika, ce point rond présent sur le front de nombreux hindous qui peut signifier entre autre bonheur et protection.


Et pour finir, comme tout événement ici, on a le droit à une party! Ne vous imaginez pas une super ambiance disco avec une boule à facette, et le dernier tube punjabi a la mode, non une party, c’est une distribution de sweets pour tout le monde. Les sweets cela ressemble à un mélange a base de lait mais ayant la texture de la pâte d’amande de chez nous. Les goûts sont en revanche bien plus originaux que pistache où fraise dentifrice! Les fruits, fruits secs et épices sont au rendez vous! Le tout recouvert d’une très fine feuille d’argent. C’est ma foi fort savoureux!

Et pour terminer le rituel, nous sommes rentrés chez nous à bord du nouveau mini van délaissant la pauvre Tata sumo! Il faut quand même reconnaître, que j’ai l’impression d’avoir voyage en avion tellement le mini van est confortable (compare au 4*4 trafique, tout reste dans un référentiel indien bien sur).

Finalement, quelle journée !! 

2 commentaires:

  1. tu portes la tika commme un gant!!! aurais tu un peu perdu tes joues avec ce regime sans boeuf et sans canard!! bisou

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  2. et les photos de tata sumo et new tata????
    Josselin

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